La belle surprise de Quilotoa

Après avoir barboté dans les bains chauds de Banos, nous prenons la route en direction du cratère de Quilotoa qui abrite en son sein une magnifique laguna. Nous y arrivons sous un ciel bien couvert mais très vite notre horizon s’éclaircit puisque nous retrouvons avec joie et surprise Hélène et Michel, voyageurs comme nous du sud vers le nord et avec qui nous avons déjà passé de bons moments. Anna, qui a un très bon contact avec eux deux, se lance déjà dans la narration par le menu détail de nos dernières semaines de voyage. Le lendemain nous entreprenons de faire ensemble une balade sur la crête du cratère, sublime.

A ce stage du voyage, la palme de l’élégance revient aux Equatoriennes, tout du moins aux habitantes de Quilotoa qui, malgré la pluie et et les 3800 mètres d’altitude, sont vêtues d’une jolie jupe à bords brodés avec collants fins et talons hauts. Un châle leur recouvre les épaules et l’éternel chapeau leur donne une allure folle, de celle à qui il ne faut pas la raconter. Les hommes ne sont pas en reste puisque beaucoup portent un poncho de couleur unie, là aussi relevé de l’indétrônable chapeau, ce qui leur donne une vraie classe.
En Bolivie et au Pérou, les couleurs se font nettement plus présentes dans les ponchos, les jupes et les châles. On trouve des roses, des jaunes, des oranges flou en Bolivie. Il y a une espèce d’uniformité chez les Boliviennes: elles portent toutes dans les campagnes une jupe en velours plissée. La couleur certes varie. A notre grand étonnement, et nous n’en avons pas eu l’explication, la fente de la jupe qui doit permettre à ces dames de se glisser dedans, est placée devant et non, comme nous en avons l’habitude, sur le côté ou derrière. Le résultat est que lorsque la demoiselle est fine et svelte, cette petite ouverture se fait invisible mais lorsque les années ou les naissances multiples commencent quelque peu à épaissir la taille de la dame, cela laisse apparaître de manière peu élégante le jupon d’en dessous. Et plus le temps passe, moins la jupe est ajustée et plus le dit jupon se fait visible… On a envie de leur dire: madame, il faut songer à prendre une taille au-dessus… Les nattes sont une constante chez toutes les femmes boliviennes s’habillant de manière traditionnelle, un peu moins chez les Péruviennes qui font quelques variantes.
Et puis bien sûr, dès que l’on s’approche des villes, c’est la mode internationale qui reprend le dessus et là pas de réelles différences entre les différents pays.

Banos et les volcans : du vert, du vert, du vert

Après Cuenca, à nous l’allée des volcans et Banos. Ces paysages verts, toutes ces pentes cultivées, sont un véritable patchwork de couleurs qui sont un plaisir pour les yeux. Quel contraste après ces mois passés sur l’altiplano! Les Andes ici se font un peu plus douces. On aurait même parfois des impressions de Toscane!
Après une montée toutefois vertigineuse avec des épingles à cheveux à en faire crisser nos pneus arrières, nous arrivons en fin de journée sur le site del Ojo del volcan, avec, devant nos yeux, le magnifique volcan Tungurahua et une vue plongeante sur Banos.
Le lendemain, après une petite échappée sur la route reliant Banos à Puyo, nous sommes de nouveau à Banos et trouvons à stationner pour la nuit le long d’un parc pour enfants. On savait bien qu’on prenait des risques à se garer en plein centre-ville un samedi soir… Bingo, alors que tout le monde est parti se coucher dans le camping-car, j’entends quelques jeunes rigoler dehors montant le son dans leur super bagnole… Ah… bon… il est 21h, on va pas commencer à râler. La soirée se poursuit, mes trois adorables chéris ronflent allègrement, mais voilà qu’une deuxième voiture décide cette fois-ci de se mettre juste devant nous et pousse la sono à fond. Moi, je le dis tout net, je n’ose pas sortir pour leur dire quelque chose… J’attends que mon chéri se réveille pour qu’on bouge le camping-car… Lionel se réveille en effet, impossible de ne pas entendre le bruit, comprenant à son tour que nous nous sommes stationnés pile devant le repaire de la jeunesse dorée de Banos… Le camping-car vibre au rythme des basses, les enfants dorment encore mais pour combien de temps? Lionel décide alors de sortir, je le supplie de rester à l’abri mais rien n’y fait! Il enfile son jean et se retrouve en quelques secondes face à une dizaine de jeunes hommes, morts de rire. Son regard se durcit (enfin j’imagine car moi je suis restée à l’intérieur), et là, en quelques secondes les sonos s’arrêtent , les voitures se ferment et les jeunes s’éloignent. Whaou… il est trop fort! En fait, c’est surtout la patrouille de police qui vient d’arriver qui est trop forte! Elle a enfin décidé de mettre un terme à ce vacarme! Pendant quelques secondes, lui comme moi, on avait bien cru qu’il leur avait fait peur !

Adios Peru, hola Ecuador!

Ca y est! Nous voilà en Equateur! Nous filons directement sur Cuenca. Là, première surprise, hormis la végétation luxuriante qui contraste avec le nord du Pérou, l’état des routes qui est excellent. Autre surprise, très agréable, le prix de l’essence! Ah, là on fait le plein avec le sourire en passant en gros de 1€ le litre à 30 centimes ! Niveau tarif après on fait moins les malins: première nuit sur le territoire équatorien, dans un grand jardin à Cuenca, pour la modique somme de 15US$! Certes nous avons le plaisir d’y retrouver nos amis Ronald et Kathryn mais quand même…
Dès le lendemain de notre arrivée nous partons à quelques kilomètres de Cuenca dans le parc de Cajas, réputé pour ses dizaines de lacs et son paysage torturé, fouetté par le vent et la pluie. Comme nous sommes sur un nouveau rythme de déplacement  (c’est à dire beaucoup plus rapide!) nous revenons dès le jour suivant sur Cuenca pour visiter cette charmante ville coloniale et s’occuper de la vidange du camping-car. Nous y trouverons également des nouveaux couvre-chefs! Une fois de plus, Lionel se fait faire un chapeau sur mesure, rapport à sa tête « anormalement » allongée (qui je le rappelle était le signe d’une intelligence supérieure chez les Incas)…