Y’a la mer en Bolivie!

Le soleil se couche à l’horizon dans une eau scintillante… On se croirait sur l’île grecque de Sifnos qui nous a tant plu  il y a deux ans et qui a sans doute sonné l’heure du départ pour le grand voyage. Nous sommes sur les bords du lac Titicaca à 3800 mètres d’altitude, toujours en Bolivie et à quelques kilomètres du Pérou. Après avoir fait un longue pause à la Paz, c’est avec bonheur que nous retrouvons la mer. On sait bien que c’est un lac mais il est tellement grand, avec toutes ces îles, que l’on se croirait vraiment au bord de la Méditerranée. La dernière fois que nous avons vu l’océan, c’était au Chili, en remontant vers le Nord et la vallée d’Elqui.
En sortant de la Paz, nous avons d’abord fait un stop d’une nuit et d’une matinée sur le site de Tiwanaku. Vestiges pré-incas, ces ruines attestent de l’existence d’un important lieu de culte à cet endroit. En commençant la visite, on a eu un peu peur d’avoir fait ce stop « que » pour ces quelques ruines. Et finalement, nous nous sommes laissés emportés par notre imagination en voyant cette porte du soleil ou ces dizaines de visages sculptés et d’un coup les Cités d’or n’étaient pas si loin.
L’envie de « voir la mer » et de retrouver nos amis Ronald et Kathryn qui sont stationnés à Copacabana nous motive. Direction donc le lac Titicaca. Il s’offre enfin à nos yeux. Pour rejoindre Copacabana, il faut traverser un bras du lac sur une barge, étroite… Y’a du vent et de voir la barge se tordre et le camping-car tanguer de droite à gauche nous donne des sueurs froides… On a laissé les enfants dans le camping-car, on se regarde avec Lionel: heu… on va peut-être les sortir de là et les garder avec nous, non?… Hélène, on doit t’avouer qu’on avait un peu ricané quand Michel racontait sur votre blog (http://boubouaventures.canalblog.com) votre traversée et ta peur panique de finir à la baille. Bon maintenant on comprend bien et on est à 100% d’accord avec toi !

« Maman, après le voyage, on reste un an à Montpellier puis on repart dans un autre pays à cheval pendant un an. On dormirait un an sous la tente, ce serait bien… »
(Anna sur la route qui nous mène au lac Titicaca)

On retrouve avec plaisir Ronald, Kathryn et les enfants pendant 48h. Puis nos chemins se séparent à nouveau. Pour nous c’est direction l’Isla del Sol, l’île où est né le soleil pour les Incas. Un bateau nous dépose au nord de l’île. Paysages magnifiques aux forts accents méditerranéens avec en toile de fond, côté bolivien, les montagnes de la cordillère des Andes, plages de rêves, c’est tout simplement sublime. Nous traverserons l’île du Nord au Sud pour dormir à Yumani. Comme d’habitude Anna s’est montrée une vaillante marcheuse et Nils un très gentil accompagnateur.
Retour ensuite à Copacabana. C’est désormais le lac Titicaca, côté Pérou, qui sera notre prochaine étape.

1er diaporama : Tiwanaku

2e diaporama : Isla del sol

Selva et pampa aux portes de Rurrenabaque

Notre aventure junglesque commence dès notre arrivée à l’aéroport de la Paz, lorsque l’on voit la taille de l’avion à hélice qui doit emmener la quinzaine de passagers à Rurrenabaque ! Le voyage se passe sans encombre malgré quelques turbulences qui nous font apprécier les seules 40 petites minutes de vol, nada mas!! Arrivée sur une piste taillée au milieu de la jungle, on se croirait dans une expédition des plus a-ven-tu-reuses… Et là, boom, après des mois passés dans un environnement aride et froid (mais toujours beau!), nous voilà transportés au milieu d’une végétation luxuriante, dans une moiteur étonnante avec des températures frisant les 30°. Ca fait du bien!!!! L’atmosphère dans les rues, tout ce vert et cette chaleur nous donne l’impression d’être en Asie.
Malheureusement notre petit Nils a attrapé une méchante gastro et il est tout raplapla. Nous décidons de rester une journée tranquille à Rurre avant d’entrer dans le vif du sujet.
Puis c’est parti. L’agence Mashaquipe que nous avons choisi pour ces 6 jours/5 nuits dans la pampa et la selva nous présente David, notre guide et Aizar, spécialement diligenté pour prendre soin de notre progéniture et la tenir à l’écart de tous les dangers de la jungle qu’elle soit d’origine animale ou… végétale! Nous décidons de passer 3 nuits/3 jours dans la jungle dans le parc national de Madidi et 3 jours/2 nuits dans la pampa.
Nous commençons par la jungle. Près de 2h de pirogue nous permettent de rejoindre le lodge de l’agence. A peine avons nous pris nos quartiers que nous voilà déjà partis pour une première virée dans la jungle. Pas besoin d’aller bien loin, quelques mètres suffisent pour tomber sur la terrible fourmi noire géante: sa morsure entraîne une douleur aiguë pendant plus de 8 h nous dit-on (et aussi une érection pendant 3 jours mais là personne ne se souvient bien de qui nous a dit ça et Lionel, bien que son instinct de journaliste ne le quitte jamais et notamment la vérification systématique de l’info, n’a pas voulu tenter l’expérience…). Puis ce sont les araignées et leur piqure mortelle avec non loin de là la plante qui détient l’antidote, et encore, et encore… David en connaît un rayon et nous nous émerveillons de voir cet arbre capable de se déplacer ou encore cette plante soignant tous les maux d’estomac (on va en avoir besoin je crois…). Il y a tellement de choses à voir que, lorsque les enfants sont couchés, nous repartons avec David sur le même sentier pour une petite ballade nocturne car c’est bel et bien la nuit que la jungle s’éveille. Incroyable de voir luire dans la lumière des lampes torches les yeux de ces araignées aussi minuscules que toxiques.
Le lendemain, direction un campement de l’agence à 3h de marche du lodge et où nous allons passer une nuit, couchés sous une simple moustiquaire et entourés des bruits de la jungle, même immergés dans les bruits de la jungle! Puis ce sera, le surlendemain, retour vers Rurrenabaque pour rejoindre la pampa, non sans avoir auparavant construit un radeau sur lequel Anna et Lionel redescendront une partie du rio Tuichi.
Après la jungle, c’est la pampa qui nous attend. Là aussi le très joli lodge de l’agence nous attend. Nous avons à notre disposition un grand bungalow pour nous quatre avec salle de bain privative (le luxe!!!). C’est dans la pampa que nous allons voir le plus d’animaux, ce qui enchantera les enfants (et nous aussi). Dès le première journée, 3 heures à voguer sur la rivière nous permettent de voir caïmans et alligators en train de lézarder au soleil. Il y a aussi énormément de tortues. Des remous dans l’eau attirent notre attention : ce sont des dauphins roses! Sur les bords, dans les grands arbres ou dans les buissons, des singes et des échassiers se partagent l’espace. Nous allons aussi faire une partie de pêche aux piranhas!! Ces petites bêtes sont voraces, elles se jettent sur nos hameçons et c’est moi (Nelly) qui remporte la palme avec 3 poissons.
Après ces 3 jours dans la pampa (deux auraient suffi), nous sommes de retour à Rurre où notre avion (plus gros qu’à l’aller!) nous attend le lendemain.
Ah si! j’allais oublier: nous n’avons pas déroger à la classique « chasse à l’anaconda »! Comprenez deux bonnes heures sous un soleil de plomb, équipés de bottes et de bâton pour débusquer le reptile parmi les hautes herbes et les marres d’eau. On reviendra bredouille sauf Lionel et Ronald qui tomberont sur un bébé anaconda. Ils n’ont pas trouvé la mère, il valait peut-être mieux…

1er diaporama : 3 nuits dans la jungle (selva)

2eme diaporama : deux nuits dans les marais (pampa)

La Paz, la plus haute capitale du monde

La Paz. On y est. Pour faire comme tout le monde, nous avons rejoint l’espace camping de l’hôtel Oberland dans la banlieue de la ville. On y rencontre une famille allemande avec qui nous allons passer de très bons moments. C’est bien agréable de se poser dans un espace clos, muni de jeux pour enfants. La première semaine passe à grande vitesse. Nous décidons d’organiser avec Ronald, Kathryn, Ellie et Leinhart une semaine dans la selva (comprenez la jungle) de Rurrenabaque. Pour rejoindre cette immensité verte, nous réalisons que les routes sont impraticables pour notre camping car ou dans un état tel que cela nous prendrait plusieurs jours et pas mal de risque de casse pour arriver à destination… Nous décidons donc de choisir l’option avion: une quarantaine de minutes de vol contre au moins 48h d’enfer, ça vaut le coup!
Avant de partir pour la jungle, nous avons l’occasion de nous promener dans la ville. Incroyable ville accrochée à la montagne, seuls les cimes des montagnes semblent arrêter les véélités des constructeurs! Plus on monte, plus on rejoint les quartiers pauvres car c’est là où il fait le plus froid. Les riches sont bien au chaud en bas. Nos stationnements dans les villes sont souvent l’occasion d’exercer nos talents de consommateurs: disque dur, rubans pour les bandeaux d’Anna, housse pour le GPS, impression de photo, etc… Mais le plus inattendu de nos achats sera un nouveau téléphone portable pour Lionel. Celui-ci a eu la désagréable expérience de se faire délester du sien alors que nous déambulions dans les allées des puces d’El Alto. Cela s’est fait en 3 secondes: une première seconde pour détourner l’attention avec une espèce de poudre qui lui est tombée dans le cou, une deuxième pour que le voleur glisse sa main dans la poche avant de Lionel et une troisième pour qu’il prenne la poudre d’escampette…