Les hauteurs de Tatio

Les geysers de Tatio seront la dernière étape de notre tournée atacamenienne. Situés à 4300 m d’altitude, ils doivent aussi nous permettre de nous préparer physiquement à notre traversée du Sud Lipez en Bolivie où nous allons rester et dormir quelques jours entre 3500 et 5000 m d’altitude. Nous ne voulons pas renouveler la mauvaise expérience de la quebrada de Humahuaca et sommes bien décidés à respecter les paliers et monter doucement en altitude. Nous commençons donc la montée vers les geysers par un stop dans le canyon de Guatin (3500 m), petit oasis de verdure au milieu de ce désert qui nous permettra de barboter pendant une après-midi. Puis stop dans le village de Machucha (situé  à 4000 m) où nous trouverons un bonnet péruvien pour Anna. Nous arrivons en fin de matinée aux geysers de Tatio (4300m) et profitons de la piscine d’eau naturellement chaude pour nous tous seuls! On se couche en se préparant à se lever à 6h30 pour pouvoir admirer le spectacle des 80 geysers bouillonnant et fumant dans la fraîcheur matinale. Petite angoisse tout de même au moment de se coucher: le camion va-t-il bien vouloir démarrer alors qu’on sera bien en dessous de 0 (il faut en effet faire quelques centaines de mètres  pour rejoindre le site à proprement parler)? Et bien oui! il démarre tout de suite. Ouf! Là encore, on est loin d’être tous seuls puisque ce sont des dizaines de bus et 4×4 qui déversent leur flot de touristes tout ensommeillés partis à 5h du matin de San Pedro de Atacama. Redescente ensuite pour San Pedro de Atacama pour faire dans la journée les courses et le plein de gasoil pour la semaine à venir dans le Sud Lipez. Nous retrouvons également Claire et Renaud, un couple de Français en voyage pendant 5 mois en Amérique du Sud, avec qui nous allons nous lancer dans l’aventure bolivienne. Petit contre-temps en fin de journée: nous avions prévu de dormir à la frontière bolivienne, pour rester à 4300 m d’altitude comme aux geysers mais on apprend au dernier moment que la route pour la frontière est fermée de 16h30 à 8h… Tant pis, on dormira au bord de la route, près à démarrés à 8h.

 

Hora : San Pedro de Atacama, Chile

Nous voilà à nouveau au Chili, à San Pedro de Atacama plus exactement, porte d’entrée de la Bolivie par le Sud Lipez. C’est un village très touristique que nous retrouvons mais non dénué d’un certain charme, d’une certaine coolitude et zenitude avec ses cafés, ses restaus, ses agences et ses touristes! Premières nuits sur le parking municipal (étonnement calme!). Quelques impératifs: lavanderia (laverie) d’urgence et tournée des agences touristiques pour connaître l’état des routes du Sud Lipez en Bolivie (beaucoup nous conseilleront de faire le point avec les chauffeurs boliviens de ces circuits touristiques qui attendent les touristes en Bolivie juste derrière la frontière. Eux sauront nous donner l’état des routes. A noter une grosse déception culinaire : le boulanger français installé depuis quelques années à San Pedro, et qui fait du pain à la française ainsi que des croissants et des pains au chocolat comme on les aime, est en vacances pour 10 jours…
Nous commençons notre visite de la région pour la laguna Chaxa qui a la particularité d’héberger des flamands roses. J’entends déjà un certain ami héraultais se moquer de nous en disant que cela valait bien la peine de faire tous ces kilomètres pour voir des volatiles que l’on compte par milliers autour de Montpellier!!! Ceux-là ont la particularité d’avoir élu domicile à 2500 m d’altitude, en plein désert. Et le paysage environnant est magnifique, désertique. Nous allons pouvoir bivouaquer à l’entrée du parc. Le salar d’Atacama s’étend devant nous, à perte de vue.
Le lendemain, nous faisons route pour la laguna Miscanti, à 4300 mètres d’altitude, entourée de neige. Déjeuner sur l’herbe… En fin de journée nous arriverons juste à temps pour assister au coucher du soleil sur la vallée de la Lune. On est seul au monde… enfin presque… et après que le soleil soit couché car entre 18h et 19h, tout ce que San Pedro de Atacama compte en touristes vient assister au spectacle. Ca fait du monde…
Une soirée en compagnie d’un astronome français nous permet une fois plus d’admirer le ciel étoilé dans l’un des endroits au monde où le ciel est le plus pur. Des étoiles filantes à la pelle (des voeux à la pelle aussi), les anneaux de Saturne toujours là pour nous scotchés et la belle Croix du Sud, que l’on ne peut voir qu’ici…

Une petite carte made home: LipezNelly21

 

 

 

Chili-Argentine, paso Agua negra, ça passe!

Aujourd’hui est un jour important puisque nous allons nous frotter pour la première fois à une altitude élevée. Il s’agit de rejoindre l’Argentine via le paso Agua Negra, à 4780 m, qui compte parmi les passages andins les plus hauts. Nous sommes particulièrement attentifs à Anna et Nils pour voir comment ils réagissent à l’altitude. Côté chilien, le poste de douane se trouve à 2000 mètres. Nous y sommes passés la veille de la montée vers le col et avons eu l’autorisation de bivouaquer le soir dans le no man’s land. Nous nous arrêtons à 2600 m pour voir comment se passe la nuit. Elle se passe très bien, ce qui donne le feu vert pour rejoindre le paso dès le lendemain matin. La montée vers le col est impressionnante, les couleurs sont magnifiques. Chacun surveille chacun ! Nous allons mettre trois petites heures pour monter. On s’arrête pas trop de peur que le moteur décide de ne pas redémarrer. Tout se passe bien, les enfants semblent ne pas être gênés par cette altitude élevée. Nous non plus d’ailleurs, juste un peu la tête qui tourne à 4700 si on bouge trop vite. Le camping-car a quant à lui bien résisté! Mais on est quand même bien soulagés une fois la redescente entamée!
Arrivés au poste de douane argentin, là, surprise: contrôle sanitaire ! On en a l’habitude côté chilien: il ne faut avoir ni fruits, ni légumes, ni oeufs ni viande… Mais là, comme on ne s’y attendait pas, on a plein de légumes et de fruits… Il a fallu tout cuir pour les garder: ratatouille, compote, omelette géante pour le déjeuner, etc…