THE Perito Moreno

Etape obligée pour quiconque foulerait le territoire argentin. Le glacier Périto Moreno présente la particularité d’avancer de 2m par jour alors que la quasi totalité de ses petits copains sur le reste du globe régressent. Pourquoi? Personne ne le sait… Incroyable spectacle que nous offre là la nature, et ceci tant visuel que sonore avec des craquements de la glace étonnants. La règle est simple: le but du jeu est d’assister à l’effondrement d’un bloc de glace. Nous nous présentons à 8h (tapantes) et des poussières devant le dédale de passerelles qui permettent d’admirer le glacier sous toutes ses coutures. Je ne sais pour quelle idée saugrenue, Lionel décide de rebrousser chemin pour aller chercher les jumelles… Et là, c’est le drame: Anna, Nils et moi assistons à la sublimissime chute d’un pan de glace… « Mais pourquoi est-ce que tu es parti juste avant que le morceau tombe?… », demandera Anna plusieurs fois dans la journée… Lionel est dé-goû-té… Mais l’homme est coriace et… tenace! C’est au prix d’une attente de plusieurs heures (nous, nous remonterons déjeuner tranquillement dans le camping-car!), jusqu’à 14h53 exactement, soit quelques minutes avant la deadline que nous venions de nous fixer, qu’un autre énorme pan de glace tombe à son tour dans un grand fracas! Ouf! la fin de la journée est sauvée ! Point de photo malheureusement, nous étions trop occupés par cet incroyable spectacle!

 

Le mythique canal de Beagle

Avant de quitter définitivement la magique Terre de Feu, voici un texte de l’historien de l’étape, j’ai nommé Gilles, le papa de Lionel, qui a eu la gentillesse de nous faire un petit topo sur l’exploration de Darwin, embarqué sur le Beagle… Merci à lui!

Lionel, Nelly, Anna et Nils bivouaquant au bord du Canal de Beagle, à 2 pas du Cap Horn: incroyable ! Ils l’avaient dit … ils l’ont fait.

BEAGLE c’est le nom du navire sur lequel Charles Darwin ( 1809-1882 ) embarque, en 1831, à 22 ans. Il vient de terminer ses études de théologie à Cambridge et se sent peu motivé par la vie de pasteur de campagne, il préfère tenter l’aventure en acceptant d’être l’unique passager payant, chargé surtout de tenir compagnie au Capitaine Robert Fitz Roy, guère plus âgé que lui ( 26 ans ).

Comme le but de l’expédition est de dresser une cartographie précise des côtes de l’Amérique du Sud, les 2/3 du temps se passent à terre. Mais au fil de ce voyage qui durera 5 ans ( 1831-1836 ) Darwin, doué d’une curiosité insatiable devient un excellent naturaliste. Il en résultera 2 livres majeurs:

-en 1839 « Le voyage du Beagle » Récit d’un voyage plein de rebondissements et accumulation d’observations scientifiques. Jules Verne a dû s’en inspirer !
-en 1859 « L’Origine des Espèces » Formulation de la théorie de l’Evolution, sans doute le livre le plus incendiaire de l’histoire de la science.

En affirmant que ce n’est pas Dieu mais le hasard des mutations génétiques et les nécessités de la survie, qui expliquent une création continuelle d’espèces nouvelles, au fil de millions d’années, il met en miette le récit biblique de la Création en 6 jours, il y a 6.000 ans, des animaux et de l’homme.

Son autre intuition de la parenté de toutes les espèces est aujourd’hui vérifiée par les découvertes de la génétique lesquelles suggèrent l’existence, il y a 3 milliards d’années d’un LUCA: Last Universal Common Ancestor, ancêtre unique de toutes les formes de vie sur terre.

Charles Darwin finira ses jours heureux, entouré d’une belle famille de 9 enfants, mais rendu définitivement athée par la mort, à l’âge de 10 ans, de sa fille Annie.

Son dernier sujet d’étude est écologiquement prophétique: comment les lombrics contribuent ils à la composition des sols ?

Un sujet qui devrait plaire à Lionel !

Pam

20140205-182106.jpg