Quebrada de Cafayate, un décor de cinéma

Nous partons en fin de journée à la découverte des belles formations rocheuses de la Quebrada de Cafayate (ruta 68). Les couleurs des montagnes sont magnifiques, mêlant le rouge, le blanc, l’ocre… On s’arrête à la Garganta del diablo, une formation rocheuse en amphithéâtre creusée dans une falaise par un cours d’eau pendant des millions d’années. L’accès se fait par un étroit canyon. Ce site, et bien d’autres encore, sont accessibles depuis une route qui serpente pendant une 40aine de km dans un décor majestueux de falaises rocheuses rouge briques striées de barres horizontales turquoise. Les contrastes sont saisissants avec la végétation bien verte des fonds de vallées. Un vrai décor de cinéma. Nous dormons au pied de cet « amphithéâtre ». Le lendemain nous repassons par Cafayate pour cette fois-ci prendre la route de Cachi qui nous emmènera jusqu’à Salta. Bivouac au milieu de nul part, avec les montagnes autour de nous et la voûte céleste inondée d’étoiles pour nous souhaiter bonne nuit. Magique.

Cafayate, des vignes et du fromage

Nous remontons un peu plus vers le Nord pour retrouver la riche région viticole de Cafayate. Un fameux vin blanc, le Torrontes, y est notamment produit. Le soleil enfin revenu, nous ne boudons par notre plaisir en faisant quelques dégustations dans les bodegas des environs. On recommandera celle de Domingo Molina avec vue imprenable sur la vallée et …du wifi à volonté! Oui, cela peut vous sembler bizarre que je parle souvent du wifi, à vous qui êtes confortablement installés dans votre canapé ou à vous là-bas qui êtes en train de rentrer du boulot tout en surfant tranquillement sur le net… Mais c’est quand on ne l’a plus que l’on comprend la chance que nous avions !!! Comme nous n’avons plus d’abonnement téléphonique, nous n’avons plus non plus internet ! Désormais, c’est une longue traque (et je commence à être plutôt bonne) du bon réseau wifi qui nous permettra de récupérer nos mails, en envoyer, appeler via skype et voire télécharger les derniers épisodes de Game of thrones!!!! Station service, panaderia, hôtel, particulier distrait qui oublie de verrouiller son réseau, … le wifi peut être n’importe où! Au début du voyage, je devais missionner Lionel pour aller demander la clé du wifi (ça lui arrivait même d’utiliser cet atout comme monnaie d’échange lors de nos négociations), désormais je me débrouille comme une grande! Même Anna connaît les deux ou trois mots magiques en espagnol qui sont sensés nous donner accès au monde virtuel! Wifi addict je suis devenue…j’en ai rencontré d’autres.
Juste avant, dans la matinée, nous avons fait la visite d’une chèvrerie (Las cabras de Cafayate) : si les 400 chèvres viennent direct depuis la Suisse, en revanche ils n’ont pas appris à préparer nos Pélardons! Nos petits palais français ont du se contenter de fromage de chèvre à patte dure (type Gouda) qui ont, on leur accorde, un début de quelque chose d’intéressant. Il faut dire qu’on part de loin ici avec tout ces fromages sud-américains qui n’ont vraiment aucun gout. Du plastique !

 

Il a neigé sur Quilmes

Pour certains cela fait 10 ans que cela n’était pas arrivé: Quilmes et les ruines du même nom se sont réveillés ce matin sous un fin manteau blanc… Notre première pensée ce jour là va vers Gibert Car, le réparateur du camping-car à Cordoba, qui a fignolé le réglage de notre chauffage. Nous avons passé un col hier qui, nous l’apprendrons plus tard, a été fermé avec 50 cm de neige! On est passé juste à temps! Qu’il fait bon de se réveiller dans une tiédeur douillette… Visite donc en partie sous la neige des ruines de la cité sacré des Quilmes, considérée comme l’une des premières villes préhispaniques en Argentine. On ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue pour ce peuple chilien pacifique qui, après avoir fuit l’invasion inca, n’a pu s’opposer « que » 130 ans à la domination espagnole pour finalement être déporté à pied jusqu’à Buenos Aires (1200 km!) pour finalement disparaître totalement…