Dans les hauteurs de San Cristobal de las Casas

Nous arrivons après une longue journée de route dans la petite ville coloniale et montagnarde de San Cristobal de las Casas. Noue prenons nos quartiers dans le camping et partons à la découverte de la ville. Celle-ci nous enchante, charmantes petites rues, marché quotidien typique et bonne ambiance. Nous y restons quelques jours.
Lors de notre traversée des Chiapas pour rejoindre San Cristobal, nous sommes à cette occasion passés par les zones contrôlées par les Zapattistes, groupe révolutionnaire mené par un certain commando Marcos, fervent défenseur des communautés indiennes, grande laissée pour compte à ses yeux par le gouvernement mexicain. La lutte est toujours d’actualité et régulièrement la presse se fait l’écho d’affrontements parfois violents entre les révolutionnaires et la police.
A San Cristobal, un café coopératif, acquis à la cause des Zapattistes, nous indique un village appartenant à ces révolutionnaires et où il est possible de se rendre pour en savoir un peu plus sur ce mouvement. Nous décidons d’y aller, munis d’un sac de vêtement d’enfants à donner, histoire de ne pas trop faire les touristes pur souche. Après une petite heure de route dans la montagne, fort jolie, nous voici aux portes du village. A l’entrée, une barrière et un homme cagoulé nous accueille.  Il commence à nous poser une série de questions sur l’objet de notre venue. Nous expliquons vouloir en savoir plus sur leur mouvement et en profiter pour faire un don de vêtements. Si on comprend certaines des questions, d’autres du type « combien avez-vous de vêtement pour enfants à donner, combien de paires de chaussure,… » nous laissent plus perplexes… Une bonne demie-heure plus tard, nous voilà autorisés à pénétrer à pied dans le village… Quelques minutes plus tard, nous sommes invités à entrer dans une maison et à nous asseoir sur des bancs qui font face à un bureau derrière lequel un homme lui aussi cagoulé et une femme avec un bandeau sur le visage nous regardent… Ambiance tribunal… Re les mêmes questions et re les mêmes réponses… Anna et Nils font les zozos au fond de la pièce 🙂 Le monsieur nous annonce qu’il n’y a personne pour nous en dire plus sur le mouvement zappatiste ni pour nous faire rencontrer une famille ou des enfants… Bon… d’accord… On est quand même un peu étonnés d’avoir attendu presque 2h pour s’entendre proposer en guise de lot de consolation « vous pouvez visiter le village, sans guide ». On est un peu déçus. Du coup, on n’a plus vraiment envie de rester et certainement pas de « visiter » le village comme si on était à Disneyland. Ca nous dérange. Bref, nous repartons bredouilles mais peut-être que nous ne sommes pas tombés le bon jour… Sans rancune donc, nous repartons.
Sur le chemin du retour, nous faisons un stop dans le village de Chamula où l’église à elle seule vaut la visite. Point de chaises dans cet édifice mais plutôt un parterre de branchages sur lesquels les fidèles viennent prier pour leurs parents malades. Mi incantation chamanique, mi chants traditionnels, on est quelque part rassurés d’entendre dans ces prières que les Indiens n’ont pas tout perdu de leurs traditions malgré le passage du bulldozer de l’Eglise catholique.

GALERIE 1/2 : San Cristobal de las Casas

GALERIE 2/2 : Cathedrale de Chamula, Oventic (village zapattiste), artisanat

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